Dans les coulisses: interview de Carodec
Article publié le 28-02-2022
Carodec, négoce en matériaux de construction, porte la durabilité tant dans son core-business que dans la gestion de ses sites d’activité. Découvrez comment ce labellisé Ecodyn, à cheval entre les secteurs du commerce et de la construction, met en place une démarche d’écogestion et les défis que cela représente !
Sandra Van Vracem, chargée du personnel, du facilty management et de la communication chez Carodec
- Pouvez-vous présenter Carodec en quelques mots?
Carodec est un négoce en matériaux de construction, présent à Bruxelles et en Wallonie. Nous disposons de trois magasins et sommes une vingtaine de travailleurs. Nos clients sont principalement des entrepreneurs de taille moyenne et des particuliers.
Dans l’ADN de Carodec se trouvent, depuis toujours, des considérations environnementales et durables. Les fondateurs de l’entreprise portaient déjà ces valeurs, qui sont donc présentes dans toutes nos actions.
Nous développons notre démarche durable selon trois axes : l’environnement, le social et le local. Toutes nos décisions et toutes nos initiatives sont élaborées sous le prisme de ces trois axes.
- Carodec fait également partie d’un groupe coopératif, nommé Batigroupe, lauréat de l’appel à projets en économie circulaire BeCircular. Comment votre écogestion et le caractère circulaire de votre core business interagissent-ils ?
Carodec fait partie d’un groupe actif dans les différents secteurs de la construction durable. Dans ce cadre, nous avons lancé un projet pour remettre sur le marché des matériaux de construction de seconde main.
Quand il y a une démolition ou une déconstruction, la plupart des matériaux sont jetés alors qu’une partie pourrait être réutilisée. Ce projet, appelé BatiTerre, agit à tous les échelons pour maximiser le nombre de matériaux démontés et récupérés, les remettre en état et sur le marché, et en assurer la bonne remise en œuvre lorsqu’ils nécessitent des savoir-faire particuliers.
Toutes les entreprises faisant partie de notre groupe partagent ces valeurs de durabilité et agissent à leur échelle pour diminuer au maximum leur impact environnemental.
Notre écogestion complète l’ambition de durabilité que nous avons dans nos activités, même si certaines situations nous obligent à faire des choix entre les axes environnementaux, locaux et sociaux. Par exemple, pour les vêtements de travail que nous vendons, nous avons dû choisir entre des vêtements de travail en coton bio produits en Asie, ou en coton classique produits en Wallonie.
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- Quels sont les plus gros défis que vous rencontrez dans votre écogestion ?
Comme expliqué préalablement, faire le meilleur choix, entre différentes options avec parfois des conflits de valeurs, est un défi que nous rencontrons régulièrement dans notre écogestion. Nous cherchons constamment à trouver le meilleur équilibre entre nos différents axes d’attention (social, local et environnemental).
D’autre part, nous sommes en train de construire un nouveau magasin sur notre site de Genval, et nous allons être amenés à déménager de notre site d’Auderghem. Nous allons chercher à ce que nos nouveaux locaux soient les plus exemplaires possibles, notamment en vertu de ce que recommande le Label Entreprise Ecodynamique, mais nous devrons aussi composer avec des contraintes financières et opérationnelles. Cela représentera un grand défi pour notre écogestion.
- Quels sont les avantages du Label pour votre démarche d’écogestion ?
Le Label nous a permis de mettre un cadre sur quelque chose que l’on faisait de manière informelle, de structurer nos actions. Nous avons également été mis en contact avec des personnes qui nous ont informés, guidés, accompagnés et challengés pour pousser nos démarches plus loin dans toute une série de domaines. Finalement, le Label nous a également permis de mettre nos initiatives en perspective.
- Quelles sont trois bonnes pratiques que vous considérez comme importantes pour votre activité, active à la fois dans le commerce et la construction ?
- La gestion des déchets.
Il y a énormément de déchets dans la construction (ils représentent 40% des déchets en Europe) : des matériaux, mais aussi des emballages (plastiques, palettes, cerclages, etc). Nous avons mis en place un système de récupération de certains déchets. Par exemple, nos clients peuvent nous ramener les emballages des matériaux achetés chez nous pour que nous les recyclions, en partenariat avec Valipac. Nous avons également une « give box » pour nos clients, tant pour nos liquidations que pour des clients qui ont trop de matériaux (restes d’un chantier par ex).
- Les achats durables.
Nous veillons à choisir des fournisseurs et des produits qui ont des orientations sociales, locales et/ou environnementales. Que ce soit pour l’usage en interne ou pour les produits vendus dans nos magasins, tous les achats que nous effectuons font l’objet d’une réflexion dans laquelle s’intègrent des critères du durabilité.
- La mobilité.
Nous essayons d’agir à la fois sur la mobilité de nos travailleurs et sur le transport de nos matériaux de construction. Nous essayons de trouver des options de mobilité plus douces, comme le transport par vélos-cargo, avec Urbike, qui permettent de transporter jusqu’à 200 Kg par trajet. Si la quantité à transporter est trop importante, nous nous arrangeons avec les autres entreprises du groupe pour optimiser les trajets, en faisant des livraisons groupées, en s’arrangeant pour que le camion ne revienne pas à vide, etc. Nous essayons de rationnaliser la mobilité au maximum.
- Quels sont vos prochains projets en termes d’écogestion ?
Nous aimerions faire un bilan carbone et une analyse d’impact environnemental de Carodec, afin de voir comment agir dans le futur.
Nous ferons peut-être aussi labelliser notre prochain site d’activité bruxellois, si les lieux et l’infrastructure nous le permettent. Nous continuerons, dans tous les cas, à avancer dans notre démarche environnementale et à chercher à nous améliorer de manière continue.
Finalement, nous voulons mettre l’accent sur le management participatif et évoluer vers une coopérative de travailleurs. Ne pas pouvoir nous retrouver régulièrement à cause du covid, et ainsi avoir une dynamique collective, a vraiment représenté une difficulté en ce sens. Ce travail sur la gouvernance de l’entreprise fait selon moi écho avec l’écogestion, car cette dernière fait également appel aux dynamiques collectives de l’entreprise.
Comme Carodec, vous veillez à limiter l’impact environnemental sur vos sites d’activité ? Ouvrez un dossier de candidature au Label !
L’édition 2022 de l’appel à projets BeCircular est également ouvert actuellement. Portez-vous candidat pour subsidier votre projet d’économie circulaire !